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P.R.E. #1

Jörg Müller est diplômé du Centre national des arts du Cirque de Châlons en Champagne depuis 1994. Depuis 1993 il travaille autour du tube. En 1993, il crée « les tubes » avec Mads Rosenbeck puis l’année d’après « mobile » travail autour des tubes sonores et suspendus, et en 2001 « c/o », performance dans un tube rempli d’eau. 2003 il invente « Performance Research Experiment #1 (P.R.E. #1) » avec Jess Curtis, une performance entre cirque et danse. Depuis 2005 il travaille sur le thème de l’équilibre qui se traduit par multiples performances et dessins. Il travail comme jongleur et danseur avec le Cirque Plume « Toiles II », (1995), la compagnie Cahin-Caha « ChiencrU - cirque bâtard » (2002/2000) et avec la Cie Martin Schwitzke « passage désemboîtes ». Il participe à « Dialogue sous chapiteau » aux côtés de Pierre Doussaint (1993), au projet « Gravité Zéro » et « Trajectoire Fluide » de Kitsou Dubois (2­001 à 2003/1996), on le voit aux côtés de François Verret dans « Mémento » (1997) (co - mis en scène par Jacques Rebotier), de Haim Adri « Anamnese Acte II » (2003-2004) de Julie Nioche « les sisyphe x 10 » (2005), Jess Curtis « under the radar » (2006/2007), Roland Auzet « théâtre des operations » (2007) et surtout de Mark Tompkins avec lequel il s’engage dans une résidence de deux ans à Strasbourg à partir de 1999. Il découvre à ses côtés la « composition instantanée » ainsi que la « contact improvisation » lors de plusieurs stages. Au cours de cette résidence, il participe à la création de « La Vie rêvée d’Aimé » (1999) et « Remixamor » (2000). Depuis 2006 il est praticien de la « Méthode Feldenkrais ».

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Performance Research Experiment #1 (P.R.E. #1)

 

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Performance Research Experiment #1 (P.R.E. #1)

 

Selected Reviews

› Freaky Jörg

c/o, pour « care of » (aux bons soins de), est le titre de la dernière pièce de Jörg Müller, dont la musique, jouée en direct, a été composée par Vincent Peter. c/o : c'est haut, c'est slash eau, et même splash plein d'eau, oh que d'eau sous l'essai, dans le tube à essais, l'éprouvette géante de Jörg Müller. On dirait une colonne Morris transparente, même calibre, même hauteur, mais au lieu d'être à l'affiche l'artiste est au dedans, en chair et en os, en branchies plutôt, tout ouïes, trempé jusqu'aux arêtes. Drôle de poiscaille que Jörg en chemise et pantalon, qui se contorsionne et fait des bulles, à vous troubler la vue − et l'entendement − à travers mille épaisseurs, de lunettes, de liquide, de plexiglas et d'illusions. Un embryon décongelé? Un Skywalker en cure de désinfection, comme dans La guerre des étoiles? Votre clone au réveil (comme dans In vitro d'Archaos) ? C'est l'histoire d'un mec qui s'est fait entuber : séduit, happé, embobiné par l'ivresse des profondeurs, comment se serait−il enquis de la largeur du truc ? Tu parles d'un voyage dans le temps intra−utérin, aux sources du bonheur perdu, « aux bons soins » ! C'est une cage ce ventre, que dis−je une cage : une fillette de Louis XI, un lit de Procuste, une élucubration de Torquemada!

On lui avait dit : viens donc voir en apesanteur si j'y suis. Chiche, avait−il fait, et de se retrouver aussi sec − façon de parler, car il fallait d'abord travailler l'apnée en piscine − à Baïkonour, porte kazakh des étoiles, embarquement immédiat à bord d'un gros avion bourré d'instruments de mesure, et sans doute, déjà, de tubes à essai. En vol, parabolique le vol, à un moment la gravité s'envole. Fini le poids, vive la masse, on se sent tout léger léger, poisson volant, oiseau en nage, plutôt du genre albatros tout de même, ou autruche, un peu empêtré dans ses ailes. Ca ne dure que quinze secondes, mais on caserait des vies entières dans une seule de ces secondes là. Un temps fou.

On lui avait dit, riant sous cape, au moment où la gravité s'envole : toi le jongleur, toi qui défies le Ciel à longueur de temps, ben vas−y, qu'est−ce que t'attends, Don Juan, jongle ! Trauma.

Depuis, il ne s'appartient plus. On n'a pas trouvé mieux pour le contenir que cette camisole de plexi, c'est bien, ça l'empêche de jongler, ça le berce, ça le calme. Soyez sans crainte, il ne vous entend pas plus que vous ne pouvez le comprendre. Et pour ce qui est de voir, s'il vous regarde, c'est comme phénomènes de foire.

Jean−Michel Guy, Décembre 2001

« Et pour finir, Jörg Müller qui poursuit son investigation sur les tubes*, en passant avec c/o au grand format. On dirait une colonne Morris transparente, même calibre, même hauteur, mais au lieu d’être à l’affiche l’artiste est au dedans, en chair et en os, en branchies plutôt, tout ouïes, trempé jusqu’aux arêtes, à nous observer, comme phénomène de foire. »
(…)
« Au lieu du cirque, des formes totalement hybrides pour ne pas dire inclassables (c/o tient de la danse, du jonglage et de la performance plastique). »

* Au CNAC, Jörg jonglait déjà avec des tubes en fibre de verre. Avec ses tubes métalliques suspendus, il a inventé une nouvelle forme du jonglage que Jérôme Thomas, qualifie de « conique ». Le tube c/o est à l’évidence à « essai » : Jörg pousse le jonglage jusqu’à ses extrémités. Tubophile, il est aussi un immense jongleur.

Jean−Michel Guy, arts de la piste, avril 2002
« Terres de cirque 1 à La Villette / ground zero »

Jörg Müller nous fait pénétrer dans un univers étrange fait de rythmes, de vibrations, d’ondulations, de sons inconnus, de bruissements invisibles et surtout de silence. Un silence en perpétuel mouvement, un silence où le corps dessine des figures énigmatiques, où les objets (rhombes, tubes et bâtons de toutes tailles reliés ou non les uns aux autres) composent des sculptures fugaces, aériennes et éphémères qui disparaissent pour réapparaître aussitôt, ailleurs, dans un autre coin du plateau, avec une nouvelle configuration, un nouveau rythme de déplacement dans les airs, dans un dialogue continu et sans cesse changeant avec leur manipulateur, virevoltant et attentif, précis et tendu. Ce qui se joue en effet entre Jörg et ses objets qui l’entourent, l’encerclent, le frôlent, vrombissent au−dessus de sa tête ou s’immobilisent à ses pieds après un dernier frémissement, c’est une véritable danse, joute amoureuse et combat muet et singulier de l’animé contre l’inanimé à l’issue incertaine, et où l’art de l’esquive et de l’effacement le dispute sans cesse à la maîtrise et à la domination. (…)

arts de la piste n°15, janvier 2000
« le mouvement perpétuel du silence », par Marc Moreigne